Je viens de retrouver une explication qui me semble plausible :
"Les bâtons de marche nordique servent à la propulsion, si on veut, mais pas dans le même sens que dans le ski de fond ou dans le ski sur roulettes. Dans ces deux derniers sports, les bâtons ont pour fonction de produire une force qui surpasse de beaucoup la force de résistance à l'avancement que constitue le contact avec le sol. En d'autres termes, les bâtons permettent de "glisser". Or la marche nordique n'est pas un sport de glisse. Lorsqu'on marche (ou court), le frottement du pied avec le sol oppose à l'avancement exactement la même force, que l'on soit muni de bâtons ou que l'on n'en ait pas. Dès lors, la "propulsion" par les bâtons n'a plus du tout la même signification : il ne s'agit plus, en l'occurrence, de vous faire glisser, mais de transférer une partie de votre masse vers le train avant (bras/avant-bras/mains/bâtons). Ce qui vous apporte un surcroît de souplesse, de confort, de bien-être, dû à ce que votre masse étant accélérée vers le haut par le mouvement des bâtons, vous vous sentez, à juste titre, plus léger(e) ! Mais, pour cette même raison, vous perdez aussi de la force motrice. En effet, en transférant vers l'avant une partie de votre masse, vous confiez à vos membres supérieurs le soin de l'accélérer. Et comme les membres supérieurs sont, chez l'homme, moins puissants que les membres inférieurs, la force motrice (force = masse x accélération) développée par le train avant est toujours moindre que celle développée par le train arrière. Le transfert de masse de l'arrière vers l'avant s'accompagne donc nécessairement d'une déperdition d'énergie.
Voilà pourquoi, paradoxalement, on marche plus vite sans les bâtons. Si vous n'êtes pas convaincu(e), demandez-vous pourquoi
- les "records" de vitesse réalisés par les meilleur(e)s en marche athlétique sont supérieurs à ceux réalisés en marche nordique
- le règlement des compétitions de marche nordique interdit à la jambe d'attaque d'être tendue et aux épaules d'osciller de bas en haut."